Iguaçu – l’important c’est pas l’atterrissage

Cette semaine Thalassa vous emmène à la frontière entre le Paraguay, l’Argentine et le Brésil, pour un face à face exceptionnel avec mère nature. Lové dans une forêt tropicale soigneusement préservée, cet ensemble de 275 cascades fait partie des merveilles naturelles inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO : bienvenue aux chutes d’Iguaçu. 

Pour ce nouveau numéro, nous serons accompagnés de Joy et Maxime, aventuriers aguerris et brésiliens depuis une semaine, qui nous guideront à travers jungle sur les traces du mythique jaguar, prédateur solitaire et furtif, et nous mèneront jusqu’à la gorge du diable, là où l’eau se fracasse inlassablement sur l’eau dans un vacarme si pur et régulier qu’on croirait entendre une nouvelle forme de silence. 

Le Brésil et l’Argentine se sont partagé le magot (tandis que le Paraguay tente d’attirer le chaland avec d’énormes centres commerciaux détaxés) et les deux côtés offrent des perspectives différentes. Le côté brésilien permet de contempler la bête, côté argentin on entre en son sein. Nous passerons un jour de chaque côté en prenant soin de commencer en douceur côté braziou. 

 

Jour 1 – BRAZIL 

La journée démarre au petit-déj’ où l’on retrouve une multitude de fruits tropicaux frais et de quoi faire des croque-monsieurs – miam. On grimpe ensuite dans le bus pour faire les 15 km qui nous séparent de l’entrée du parc. On sort un arrêt trop tôt et on tombe sur le parc des oiseaux, l’autre highlight du coin. Ni une ni deux, on se dirige vers El parque de los Aves où il y a plein d’oiseaux mais pas que : flamants roses, perroquets couleurs arc-en-ciel, toucans, tortues, libellules, colibris, papillons, caïmans – pas de jaguar en vue pour l’instant. On fait répéter « Wesh alors » aux perroquets, on rencontre une espèce reptilienne non identifiée qui graille une grenouille pour le petit dej’ – miam, on se balade dans les volières où les piafs piaillent, jacassent et gazouillent à tour de rôle et en choeur.

Ce mini safari ornithologique terminé, direction el parque d’Iguaçu situé à quelques centaines de mètres de là. Les petits portillons de l’entrée passés, il nous reste encore un bus à prendre pendant une quinzaine de km avant d’accéder au Graal. K-way sur le bec (sauf Clem qui pensait pouvoir faire sans) on se prend une petite saucée tropicale et au bout du chemin on aperçoit enfin notre premier jaguar – en photo sur un panneau d’avertissement. Apparemment si on le croise il faut rester debout, immobile et calme. Excités comme des puces, on arrive sur le sentier sacré. Après la pluie vient le beau temps, après l’excitation la fascination. 2h de marche sans cligner des yeux pour ne rien perdre du spectacle. En chemin on fait aussi connaissance avec les Coatis, une espèce de raton laveur des tropiques qui doit faire un bon encas pour le jaguar. La verdure est florissante, les fleurs et papillons étincelants – ici faune et flore copulent allègrement et enfantent un décorum enchanteur pour nous pauvres citadins. 

 

 

Jour 2 – ARGENTINA 

La journée démarre au petit-déj’ où l’on retrouve une multitude de fruits tropicaux frais et de quoi faire des croque-monsieurs – miam. Aujourd’hui Il pleut des rideaux de corde :

On guette l’éclaircie et puisqu’elle tarde à arriver on décide de prendre un taxi qui finalement nous coûte à peu de choses près le prix de 4 tickets de bus. On passe la frontière Brésilienne, la frontière Argentine, on se fait tamponner le passaporté et nous voila dans un nouveau pays. Il reste un dernier bus à prendre et quel bonheur de constater qu’ici le chauffeur parle espagnol. Petit à petit la pluie se calme et lorsqu’on arrive à l’entrée du parc il ne reste qu’une légère bruine. Si le côté brésilien se fait en 2h, côté argentin c’est plus sportif. Plusieurs circuits s’offrent à nous. On est jeunes, on a la santé et on revient pas le mois prochain donc on va tous les faire. Sur certaines portions, on se balade au milieu d’une forêt tropicale humide et dense avant d’arriver aux points d’observations. On garde toujours espoir de croiser un jaguar. A défaut on croise encore les Coatis de la veille qui rôdent en bande autour des points de restauration. Une fois le circuit inférieur bouclé on s’envoie un petit burger dos hermanos pour reprendre des forces (tout juste 1,5 étoiles sur Alloresto, les burgers micro-ondables de marques distributeurs sont meilleurs) puis on amorce la bombe : c’est l’heure d’enfoncer le clou du spectacle dans la gorge du diable, la garganta del diablo comme on dit ici. On prend un petit train qui nous amène en haut des chutes et après 15 minutes de marche sur un ponton installé à même le fleuve (belle prouesse technique) on aperçoit au loin le trou noir supersonique à travers lequel le diable sirote des milliers de m3 chaque jour. A côté de la gorge il y a un poème qui dit que “les chutes sont le miroir du mot Dieu”. On a pas grand chose à ajouter, si ce n’est qu’en fin de journée le soleil est apparu et qu’on a vu le sourire arc-en-ciel de Dieu. 

 

Un commentaire

  1. HuileBiz
    6 avril 2018
    Reply

    Ca a changé Kolobrzeg

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