Faites La Paz, pas la guerre

Après avoir entendu moultes histoires sordides sur les bus en Bolivie, on fonce vers le Terminal Terrestre de Potosí pour 11h de bus direction La Paz, capitale de la paix (à vérifier) et capitale la plus élevé du monde (real news). Perchée à 3640m d’altitude, on retiendra surtout de cette merveilleuse ville qu’il faut faire attention à l’eau que vous buvez, et à ne jamais manger de légume crus, ou non-pelés (vos intestins si jamais sauront vous le rappeler), c’est d’ailleurs valable pour toute la Bolivie. Les toilettes étaient vraiment sympas, je les connais comme ma poche, bref, on vous passe les détails.

Le centre-ville est très animé, il s’agite comme une grosse fourrmilière du matin jusqu’au soir avec un pic sur les coups de 19-20h. La Paz est au coeur des montagnes et ses rues sont vallonnées de long en large, nous rappelant que des rues en montée à 3640m d’altitude c’est dur même en mâchouillant des feuilles de coca. Une petite balade et vite on se pose dans un café, qui telle une fleur sortant du béton, deviendra un endroit où squatt-chill-et-gourmandise ne feront qu’un. 

La ville est si grande qu’un téléphérique permet de rejoindre d’un bout à l’autre les grands axes, une sorte de métro suspendu. Avec un peu de ténacité, de l’eau et de la coca, on finit par atteindre un mirador qui nous offre un beau panorama. La Bolivie est un des pays d’Amérique du Sud les moins peuplés, mais vu d’ici c’est pas évident. On profite de la vue pour reprendre notre souffle (qu’on reprend à peu près tous les 200m) puis on reprend la balade en direction du National Museum of Ethnography and Folklore. En descente l’effort se fait quand même moins ressentir, du coup on s’accorde un petit détour (#thuglife) à travers le pittoresque quartier colonial, où quelques jolies rues pavées se croisent nous laissant jouir un instant de l’architecture du 16ème siècle. Un peu plus loin on tombe sur la place présidentielle, pleine de pigeons que des enfants s’amusent à chasser (un jeu qui transcende les frontières). 

 

 

On arrive au musée et gros coup de bol, une visite guidée en français est proposée à l’improviste. Sûr que les routards venus précédemment l’ont aussi eue, on suppose que ça a participé à l’attribution des 3 routards pour les lieux. C’est parti pour 3h de visite sur l’histoire précolombienne de l’Amérique du Sud. Ce n’était pas notre premier musée sur le sujet, mais peut-être l’un des plus complet! Le guide était super sympa et parlait beaucoup mieux français que nous espagnol, nous permettant de nous plonger dans la vie des tribus, avec leur coutumes qu’elles soient vestimentaires ou cérémonielles. Des masques pour les fêtes andines aux maisons flottantes du lac titica – tout y était. Le musée habite à l’intérieur du magnifique palais colonial des marquis de Villaverde (on les connait pas mais avoue “Marquis de Villaverde” ça claque, mais genre ça sonne presque trop bien, en fait on dirait une mauvaise sous-marque de Lidl pour te refourguer de la piquette espagnole), donnant encore plus de cachet à cette collection d’objets mystiques. 

 

 

On commence doucement à se sentir mieux après cette escapade culturelle mais on ne va pas pousser le bouchon trop loin non plus, demain on a prévu de risquer notre vie sur l’une des routes les plus dangereuses du monde : El Camino de la Muerte. Le repos est de rigueur si on ne veut pas passer par-dessus bord le lendemain. Un petit tour sur TripAdvisor, et le tour est booké. Comme on dit ici, «Listo! » pour sillonner la Death Road en bikeeeee! On vient nous chercher à 8h avec un groupe d’une dizaine de personne et deux guides pour nous amener au début de la route. On enfile gentiment l’équipement : maillot, coudières, casque intégral – si les vélos étaient motorisés on aurait pu passer pour des professionnels de motocross, mais aujourd’hui on se contentera d’être des professionnels du VTT. 

Pour la petite histoire, la Death Road fut pendant longtemps la seule route qui reliait la jungle à la capitale. Les photos parlent d’elles même, la route est super étroite, pas vraiment une route d’ailleurs, plutôt un chemin de terre. En descendant, impossible de ne pas se demander comment ça se passait à l’époque quand deux camions se croisaient, car oui, il fallait bien que les marchandises transitent. Heureusement, aujourd’hui une nouvelle route beaucoup plus large et bétonnée a été construite, mais ils ont conservé l’ancienne pour les touristes en quête de frissons. En une journée et 63 km de descente, on passera des sommets andins à la jungle, pour finalement atterrir sur les coups de 16h dans une oasis avec piscine, histoire de dégourdir nos jambes endolories. 

 

 

Il est temps de vous parler brièvement du plus gros échec de ce séjour à La Paz : Tiwanaku. Noté 2 routards, nom d’une pipe. On s’est vraiment fait prendre pour des cons par la bible des voyageurs de France et de Navarre, et on a même commencé à remettre en doute sa fiabilité. Primo, galère monumentale pour trouver le collectivo qui n’était pas indiqué au bon endroit sur le plan. Le collectivo, c’est un minibus qui part quand il est plein et qui s’arrête à votre guise entre A et B. Pratique, sauf quand vous êtes uniquement deux à vouloir aller quelque part. Ca aurait pourtant du nous mettre la puce à l’oreille, mais non, on a quand même négocié avec le chauffeur pour qu’il nous emmène, mal nous en a pris. Les ruines sont soit disant super, même les commentaires du net en faisaient l’éloge, mais tout ceci n’est que mensongeeeee, on nous ment pour attirer les gens dans ce trou à rat! Les explications sur le lieu sont basiques, les ruines restantes sont en fait des ruines de ruines (un peu comme une photocopie d’une photocopie d’une photocopie…). Avec le boletos d’entrée, on avait aussi accès à un musée à la hauteur des ruines. Un vieux bâtiment pourri qui pu l’humide avec quelques poteries qui se battent en duel dans une vitrine opaque, et le bourdonnement d’un vieux néon clignotant défectueux en guise de fond sonore. Une journée inoubliable à la découverte d’un peuple disparu, et bientôt oublié vu l’état du bordel. C’est un gros carton jaune-orangé pour Tiwanaku ET pour le Routard qui le recommande. 

 

 

On ne va tout de même pas rester sur une défaite et entrer en guerre avec La Paz, on lui accorde un dernier jour pour nous reconquérir. Heureusement ça sera réussi puisqu’on a déniché un petit resto presque gastronomique avec entrée plat dessert et boisson, le tout pour la modique somme de 6€ par personne. C’est délicieux, confectionné à l’aide de produits andins typiques, et le service est impeccable. Quand l’appétit va, tout va – de quoi nous faire oublier les maudites ruines de la veille. 

 

 

C’est le ventre plein qu’on va faire une razzia de souvenir et de cadeaux (certains atterriront peut-être dans la chaussette au-dessus de ta cheminée jeune fidèle). Après avoir zoné une bonne heure dans la rue des artisans où tout le monde vend la même chose, on repère une boutique qui dispose de tissus exclusifs et boliviano-swaggy. C’est alors que commence une autre heure de négociation avec une vieille de la vieille, qui lâchera pas le morceau mais qui nous fera quand même un bon prix pour deux gros sacs remplis de babioles. On salue encore son sens des affaires!

 

Bisous paisibles !!!

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