Cuzco est une fête

Nous sommes Manco Cápac et Mama Ocllo, enfants du dieu soleil Inti (lui-même fils de Viracocha, le dieu créateur), frère et sœur, mariés l’un à l’autre (les chtis descendent-ils des Incas ?), et nés de l’écume du lac Titicaca. Nous avons pour mission d’apporter la civilisation aux hommes après le grand déluge qui a tout dévasté, et de fonder la capitale du futur empire dans un lieu fertile. Cette capitale, nous l’avons érigé à l’endroit où s’est enfoncée la crosse sacrée de Manco Cápac, dans la vallée de la rivière Huatanay. Nous l’avons baptisé Cuzco, qui signifie « nombril du monde » en langue Quechua. 

En 1438, alors que Cuzco n’est qu’une petite ville de province faite de paille et de boue séchée, notre successeur l’Inca Pachacutec commence d’intenses réformes. La ville est reconstruite en forme de puma, animal sacré de la religion andine. De nombreux aqueducs et des terrasses agricoles sont bâtis aux environs afin de garantir des récoltes suffisantes. Les différentes versions de la culture et de la religion andine sont unifiées, le Quechua de Cuzco devient langue officielle, et la religion Inca est imposée à tous les territoires annexés. Cuzco devient le centre politique, administratif, culturel et religieux d’un empire couvrant la moitié du continent sud-américain.

Notre cité connait alors 70 années de prospérité, quand soudain débarquent les conquistadors espagnols. Ils saccagent et pillent la ville, nous soumettent, instaurent de nouvelles règles et construisent des cathédrales sur nos anciennes fondations. Ils gagneront bien des batailles, gagneront même la guerre, pourtant c’est bel et bien notre âme qui plane aujourd’hui encore sur Cuzco. 

 

Cuzco city

On commence par un petit tour de la ville, où le mélange des styles débouche sur un style nouveau. Les nombreuses églises sont parées de façades grandiloquentes aux moulures de représentations chrétiennes, agrémentées d’éléments du cru. Ils nous ont refilé Jésus et son histoire, on l’a cuisiné à la sauce Quechua : c’est ainsi que naît l’école cuzqueña. D’églises en couvents, on se perd facilement au gré des ruelles pavées et c’est fort agréable. Seuls quelques vendeurs à la sauvette vous rappellent de temps à autre, qu’à Cuzco comme ailleurs, le business a pris le pas sur la spiritualité. Heureusement après 2 mois et demi de pérégrinations on a musclé notre jeu, on est passé de simples touristes à voyageurs avertis, et en plus nous sommes Manco Cápac et Mama Ocllo, alors remballe ta quincaillerie et nous prend pas pour des geon-pi !!

Au cours de votre balade dans Cuzco ne manquez surtout pas le Mercado Central, lieu de ravitaillement idéal pour les petits porte-monnaie en quête de grosses plâtrées. Pour quelques sol péruviens vous aurez une maxi soupe et un plat de pollo ou de carne. Comme notre espagnol est encore un peu aléatoire, on y va au bluff, choisissant les plats qui sonnent bien, priant pour que notre instinct protège nos intestins… souvent ça passe, parfois ça casse. Si jamais vous avez encore un peu de place, arrêtez vous dans l’allée des smoothies. Des jus frais, pressés et mixés avec amour par la péruvienne qui aura réussi a vous alpaguer avec sa carte aux milles combinaisons. Mention spéciale pour le Mangue – Passion – Fraise – Orange.  

Cuzco c’est aussi le point de départ vers un certain Machu Picchu. En tant que voyageurs assidus et assoiffés de connaissance, c’est tout naturellement qu’on se dirige vers le musée du Machu Picchu, histoire d’avoir les bases avant d’y aller. On y apprend entre autre qu’on doit la découverte du Machu à un gosse de berger qui guida Hiram Bingham (un archéologue américain mandaté par l’université de Yale) jusqu’aux fameuses ruines abandonnées et ensevelies sous une belle couche de jungle. Voila pour la mise en bouche, on garde la suite pour le prochain article (qui devrait arriver le mois prochain à ce rythme là).

 

 

Une sacrée vallée

Cuzco c’est une chose, la vallée sacrée en est une autre. Si Cuzco a beaucoup changé au fil des guerres et conflits, ce n’est pas le cas de ses alentours, qui comptent parmi les sites les mieux préservés de l’époque Inca. Tout cela va nous donner un léger avant goût de ce qui nous attend au Machu.

Pisac sera le premier point de chute. On y contemple l’ouvrage titanesque des Quechua, qui pierre après pierre ont transformé les collines en terrasses agricoles, idéalement exposées au soleil, et disposées de sorte à ce que chacune alimente l’autre, au fur et à mesure que l’eau s’écoule. On y cultivait les meilleures papas de la régions askip ! Coté baraquement c’est sommaire, la vue est sympa mais pas mal de rénovations à prévoir. 

Ollantaytambo sera le second point de chute. 

JEU-CONCOURS : Tente de remporter une banane à motifs péruviens d’une valeur de 10 sol + 2 places pour notre grande soirée de retour avec buffet & cocktails sud-américains à volonté. Pour participer, filme-toi en train de prononcer Ollantaytambo avec aisance, et envoie-nous ta vidéo à l’adresse jeu-concours-pipo@ontinviteraquesiontaime.com. Jeu sans obligation d’achat, tirage au sort parmi les vidéos les plus ridicules.

Là-bas on découvre un frigo première génération, taillé directement dans la montagne (la fraîcheur des courants d’airs permettait de conserver les vivres dans de bonnes conditions. Il s’agit de rien oublier là-haut sinon t’es bon pour 30 minutes d’escalade). On retrouve aussi une porte du Soleil (un gros bloc de pierre mystique) comme dans tout bon site Quechua qui se respecte.

On finira par le petit village de Chinchero, connut pour son église et son artisanat. L’occasion de faire un petit workshop avec une péruvienne qui nous nous dévoile la technique -inchangée depuis des siècles- qui lui permet de laver, colorer et tisser les poils de lama/alpaga.

 

 

Wesh Moray-Maras

Un nouveau jour de lève sur Cuzco, aujourd’hui direction Moray, laboratoire agricole Quechua. Ici les terrasses sont construites de façon circulaire et les Quechua s’en servaient pour étudier le processus de germination des légumes en fonction de leur exposition, leur altitude et leur irrigation. Prends-en de la graine Monsanto hihi. 

Le deuxième stop nous amène aux salines de Maras, ou des centaines de bassins d’eau salée s’évaporent pour remplir des sachets de sel. On est loin de la finesse d’un sel de guérande, mais le décor est parfait pour singer Salt Bae. 

 

 

La fête de la patate 

Un chauffeur de taxi nous a dit « Cuzco a toujours quelque chose à fêter ». Deux jours après on a l’honneur d’assister à la fête de la patate. A l’instar des vaches en Indes, au Pérou la patate est sacrée. Du coup on sort tout le folklore et les fanfares pour célébrer celle qui se mange frite ou en purée !

 

 

 

Bisous festifs

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