Tapoutoupatatoubela-aaaasiiii Patagonia

Bon, les vraies paroles c’est Saguquga sathi bega nantsi Pata Pata, une chanson africaine qui n’a absolument rien à voir avec la Patagonie, mais qu’est-ce qui nous en empêche ??  

Patagonie. Un mot qui fait tellement plaisir à dire, qu’on avait hâte de la voir. Dans la vie y a les rêves de gosse qui restent généralement des rêves, et les rêves d’adulte, ceux qu’on peut réaliser avec des €€€€€ et un peu d’organisation. La Patagonie c’était un rêve d’adulte qu’on va vivre éveillés ET véhiculés. 

Cette semaine on a décidé de louer un bolide nommé Renault Symbol, qui n’est autre qu’une Dacia Logan déguisée en losange. C’est donc volant en main, fenêtres ouvertes et musique à fond qu’on part pour des heures de ligne droite dans des paysages lunaires, avec de temps à autre, des lamas ou des autruches plantés en bord de route. 

On inaugure la voiture avec 10h de route pour aller de Punta Arenas au Chili jusqu’à El Calafate en Argentine. On suit gentiment la route indiquée par Google map jusqu’au poste-frontière Chilien où nous sommes accueillis par un homme qui parle peu, mais dont le regard en voyant notre voiture en dit long. Il nous fait comprendre que notre brave Renault Symbol n’est pas de taille pour le chemin de terre qui mène en Argentine et nous indique un autre point de passage quelques kilomètres plus au nord. 

Au poste-frontière suivant -qui a l’air plus fréquenté- on nous demande simplement où on va et la barrière s’ouvre. On s’engage sur un chemin de terre censé nous amener au poste-frontière argentin et on se dit que « putain si c’est ça le bon chemin, imagine la gueule de l’autre ». Après 15 minutes on arrive dans un hameau qui semble abandonné, mais qui s’avère être la frontière argentine. Les douaniers argentins ont un style beaucoup plus militaire que leurs homologues chiliens. En plus à cet endroit ils ont l’air de s’ennuyer un peu, le genre de mec qui tire sur des canettes vides en buvant de la tequila pour passer le temps. Ils sont un poil flippants mais balek, on est en règle, on a notre petit tampon : en voiture Simone !

Après 20 minutes de chemin de terre, on retrouve enfin une route goudronnée, avec quand même -de temps à autre- d’énormes trous dans la chaussée qui mettront mes réflexes de pilote (et les amortisseurs de la symbol) à rude épreuve. Mis à part un ou deux camions et d’énormes pick-up qui roulent à toute berzingue, on est seuls sur la route, le soleil se couche : un gros kiff. Au bout de la ligne droite on arrive à Esperanza, la seule station essence à 200km à la ronde. On remet un peu de fioul et on appuie sur le champignon. 

Le temps d’écraser un énorme lapin qui a bien défoncé la calandre, il est 22h quand on arrive à El Calafate. Pas grand monde dans les rues, si ce n’est des bandes de chiens errants qui courent après les voitures en aboyant. Ce soir on a pas de réservation, on est crevés, on va pas faire les difficiles. On tombe sur une petite auberge, avec des jeunes qui font un BBQ et boivent des bières dans le jardin. Il reste deux places en dortoir – bingo. Manque de pot le BBQ va durer longtemps et les fêtards sont dans notre chambre. Ils viendront se coucher vers 2h, remplis de bière et de barbaque, prêts à nous offrir la symphonie des ronflex, avec des piques à 8,2 sur l’échelle de Richter. Après cette nuit inoubliable, on s’enfile un petit-déj estampillé bout du monde en compagnie d’autres français, et on s’arrache de là. 

 

Glacier Perito Moreno – Sa grâce de glace 

L’attraction principale d’El Calafate c’est le glacier Perito Moreno, l’un des rares glaciers de Patagonie qui ne soit pas en recul. La route qui y mène longe le Lago Argentino et son eau bleu/vert – c’est déjà un spectacle en soit. Le glacier se visite toute l’année et la pleine saison touche à sa fin, on est pas tous seuls mais c’est loin d’être la cohue. Une fois l’entrée du parc national passée, la route serpente sur les flancs de la montagne qui fait face au glacier. Ça tourne, ça tourne, quand soudain WOAH – il est la. Il est blanc, il est bleu, il est grand, il est fabuleux. La route continue et on arrive aux installations qui permettent d’observer ce divin glaçon de plus près. On ne le quittera pas des yeux pendant 4h. De temps à autre on entend un énorme CRAC. Un pan de glace se détache et vient s’écraser dans le lac. Le glacier est vivant, il se mouvoit sur le lac, il avance, il craque et recule pour mieux sauter : le ballet des glaces.

 

 

Fitz to tha Roy  

Après avoir scotché pendant des heures sur le glacier, on reprend la route direction El Chalten, paisible bourgade au pied du légendaire Fitz Roy, haut lieu de randonnée. En arrivant on a la chance de voir le soleil se coucher sur le Fitz Roy. On voit aussi d’énormes nuages juste derrière. On savoure l’instant, conscients qu’il risque d’être embrumé les jours suivants. El Chalten c’est tout petit, jeune et sportif : les gens sont là pour crapahuter. Notre auberge est rudimentaire, le supermercado offre un choix limité de victuailles, il y a un seul distributeur de cash dans tout le village, le wifi c’est du 56k, et pourtant on s’y sent bien. A l’auberge on tombe encore sur des Français qui nous filent des tuyaux pour la randonnée du lendemain.

Au réveil il fait moche – comme prévu. Une des particularités de la Patagonie, c’est les rafales de vent qui rendent le temps imprévisible et changeant. On ne s’avoue donc pas vaincus et on part pour l’ascension du Fitz Roy, une rando de 20 km. Les 9 premiers kilomètres c’est sport mais ça vaaaaa, le dernier kilomètre c’est sport mais ça va paaaaas. C’est rude mais on finit par arriver en haut, le sommet est embrumé, ntm les nuages, pas l’temps pour les regrets, la lagune est belle, on boit son eau, on mange une pomme : le goût des choses simples. 

Au retour on se perd. Persuadés que « on a pris le mauvais chemin mais il doit bien mener quelque part » on s’enfonce dans notre connerie pendant 1h30 avant de se rendre à l’évidence : il commence à faire nuit et on sait pas où on va. Réunion de crise : on décide de rebrousser chemin. On se tape les 1h30 en sens inverse et quand on retombe sur le bon chemin, il est 20h, il fait nuit, et il nous reste encore 8 km de marche. L’application lampe-torche sur iPhone sauve des vies. On arrive à la voiture à 22h15 après 34 km de marche, it’s a new record !! 

 

 

Torres del Paine – Triple pine

A peine remis de nos émotions, il est temps de retourner au Chili. Hier Solène déclarait « C’est fini les rando Clem !!! », demain on grimpe voir les 3 tours de Torres del Paine : pas l’temps pour les complaintes mouahahaha. On repasse la frontière en sens inverse, les argentins ont l’air plus relax, les chiliens regarde le match du barca, tout roule. On arrive à Puerto Natales qui sera notre camp de base pour l’expédition à Torres del Paine. Le mec de l’auberge nous annonce qu’on sera dans « the dome ».  Mais qu’est-ce que le dome ? Une petite yourte en bois dans le jardin de l’auberge – SURPRISE. On va certainement se geler les miches dans cette cabane améliorée mais le concept est marrant et le type qui nous a accueilli est sympa – on va faire avec. 

Après une nuit glaciale, on se lève aux aurores, on prend un des meilleurs petit-déj qu’on ait eu jusque là avec du pain maison et une omelette à l’origan, et on se met en route pour le parc national de Torres del Paine. Fierté nationale au Chili, le parc accueille chaque année des milliers de sportifs de l’extreme qui viennent effectuer des treks sur plusieurs jours. A un moment, on songeait à treker nous aussi, mais après avoir passé en revue notre matériel avec un chilien guide de haute-montagne, on a vite compris qu’à l’instar de notre chère Renault Symbol sur chemin de terre, on était pas prêts pour ce genre d’ambiance. Tant pis on y va pour un jour, une rando, un one shot. On choisi la ballade qui nous emmène au pied des trois tours qui ont donné leur nom au parc, meilleure option pour les hérétiques qui esquivent le trekking way-of-life. On commence à être habitués à ces décors patagons mais on fait pas les fines bouches : arrivés en haut on est bouches bées. 

 

 

Punta Arenas 

Après une deuxième nuit dans le dojo on retourne à notre point de départ Punta Arenas, ville la plus peuplée de la Patagonie chilienne. La pêche et le tourisme sont les principales sources de revenus de cette ville somme toute assez mignonne mais vite ennuyeuse. On a encore la voiture pour un jour donc en profite pour aller au phare le plus au sud du continent américain. Une jolie balade sur la plage avec vue sur l’isla Dawson qui tient sûrement son nom de la série télé. Pour finir en beauté, sur le chemin du retour Solène a passé son permis yallaaaaaaah !!!

 

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